La dynamique diplomatique enclenchée à Washington semble déjà fragilisée par la réalité du terrain congolais. Dans l’Est de la RDC, la résurgence des affrontements armés, notamment dans la province du Sud-Kivu, remet en question les espoirs suscités par les accords de paix conclus récemment sous médiation américaine. La communauté internationale observe avec inquiétude cette nouvelle dégradation sécuritaire, perçue comme un sérieux revers pour le processus de désescalade.
Au cœur de cette escalade, la chute d’Uvira aux mains des combattants de l’AFC/M23 a provoqué une vive réaction de Washington. Les autorités américaines estiment que cette évolution militaire ne peut être dissociée du rôle du Rwanda, accusé de ne pas avoir respecté les engagements pris lors des négociations de Washington. Le secrétaire d’État américain, Marc Rubio, a fait savoir que les États-Unis entendaient défendre la crédibilité des accords et préserver les efforts diplomatiques engagés.
Sur la scène multilatérale, le dossier a été porté devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où les États-Unis ont réitéré leurs accusations de soutien militaire et logistique du Rwanda au M23. Selon Washington, l’implication présumée de Kigali alimente l’instabilité persistante dans l’Est congolais et compromet la souveraineté de la RDC, d’où l’appel à un retrait immédiat de toute force étrangère impliquée dans le conflit.
Signés le 4 décembre par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, les accords de Washington devaient ouvrir la voie à une accalmie durable après des années de violences armées. La reprise des combats soulève désormais des interrogations majeures sur la solidité des engagements régionaux et sur la capacité des acteurs internationaux à faire respecter les mécanismes de paix dans une région longtemps marquée par les conflits armés.
CK
