Paix RDC-Rwanda : Washington impose sa marque et rafle les ressources minières

Derrière les sourires diplomatiques et les poignées de main solennelles, l’accord de paix signé ce vendredi 27 juin entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda cache un jeu d’intérêts bien plus vaste. Orchestré par les États-Unis à Washington, cet événement présenté comme un tournant pour la région des Grands Lacs révèle surtout la stratégie offensive de l’administration Trump pour sécuriser des ressources critiques africaines.

Le président américain ne s’en est d’ailleurs pas caché. Quelques heures après la signature du traité par les chefs de la diplomatie congolaise et rwandaise, Donald Trump a déclaré sans détour : « Nous obtenons pour les États-Unis une grande part des droits miniers du Congo. » Un aveu qui fait basculer l’accord du registre humanitaire vers celui d’un troc géopolitique, où paix régionale et minerais stratégiques s’échangent à parts presque égales.

Cobalt, cuivre, coltan… Ces métaux indispensables aux industries technologiques et à la transition énergétique sont au cœur du pacte. Washington avance ses pions alors que la compétition mondiale, notamment avec la Chine, s’intensifie. Pour Trump, cet accord incarne « l’un des plus grands accomplissements » de sa diplomatie africaine, dans une application rigoureuse de sa doctrine « America First ».

Le président américain n’a pas hésité à dramatiser la situation pour justifier l’engagement renforcé de son administration. « Un des conflits les plus violents jamais vus », a-t-il martelé, allant jusqu’à évoquer des « affrontements à la machette ». Une rhétorique forte pour légitimer une présence américaine plus musclée dans une zone longtemps marginalisée sur l’agenda diplomatique de Washington.

Dans les coulisses, un acteur-clé aurait joué un rôle décisif dans le rapprochement entre Kinshasa et Kigali. « Un homme brillant », selon Trump, dont il a refusé de révéler le nom. Un artisan discret d’une médiation menée tambour battant, avec à la clé des engagements bilatéraux clairs : cessez-le-feu, désescalade militaire et relance de la coopération économique.

L’accord signé s’appuie sur la Déclaration de principes conjointe du 25 avril dernier. Ce document, passé presque inaperçu à l’époque, jetait déjà les bases d’un mécanisme de stabilisation. À Washington, les deux parties ont acté son prolongement, en présence d’observateurs internationaux et sous l’œil attentif d’un hôte américain soucieux de redéfinir les rapports de force sur le continent.

Fidèle à son style provocateur, Trump a souligné la symbolique de cette rencontre. « Ils n’auraient jamais imaginé être un jour reçus à la Maison Blanche », a-t-il lancé, à propos des délégations congolaise et rwandaise. Une phrase qui sonne comme un rappel : la paix en Afrique centrale passe désormais, pour une large part, par les intérêts bien compris des États-Unis.

Cedrick Katay Kalombo

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