Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a jeté une goutte d’huile dans le bourbier politique congolais en accusant publiquement l’ancien président Joseph Kabila d’entretenir des liens troubles avec les rebelles du M23 et les forces armées rwandaises. Dans une interview diffusée sur TV5Monde, il a déclaré : « Nous avons malheureusement une multitude d’informations et d’effets qui cristallisent le fait que l’ancien président de la République, Joseph Kabila, a des accointances avec non seulement le groupe terroriste utilisé par l’armée rwandaise, c’est-à-dire le M23, mais aussi avec l’armée rwandaise ».
Au-delà de cette accusation directe, Shabani est allé plus loin en évoquant des voyages secrets de Kabila au Rwanda. « Il a séjourné à plusieurs reprises au Rwanda, à Kigali », a-t-il affirmé, suggérant une proximité discrète mais préoccupante entre l’ancien chef de l’État et le régime de Kigali, souvent accusé d’ingérence dans les affaires sécuritaires de l’Est congolais.
Ces déclarations surviennent dans un climat déjà tendu entre la RDC et le Rwanda, à un moment où les attaques du M23 se multiplient dans les provinces du Nord-Kivu, semant mort et désolation. En mettant en cause une figure emblématique de l’ancien pouvoir, Jacquemin Shabani relance le débat sur les responsabilités internes dans l’instabilité chronique de cette région.
Pour l’heure, aucune preuve concrète n’a été présentée pour soutenir ces graves accusations. Le camp Kabila, resté silencieux jusque-là, pourrait réagir face à une telle mise en cause. Mais une chose est sûre : cette sortie médiatique du ministre de l’Intérieur ouvre un nouveau front dans la guerre politique entre anciens et actuels dirigeants congolais, sur fond de drame humanitaire à l’Est.
CKK