Alors que des rumeurs persistantes annoncent l’arrivée imminente de Joseph Kabila à Goma, l’ancien président de la République démocratique du Congo, le gouvernement reste prudent. Interrogé lors du briefing gouvernemental du samedi 19 avril à Lubumbashi, le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, n’a ni confirmé ni infirmé cette information. « On attend de le voir, on attend de l’écouter », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’analyser le contexte sécuritaire et politique entourant cette visite.
Le retour potentiel de Kabila, annoncé depuis deux semaines, suscite des interrogations quant à ses intentions politiques. S’il affirme revenir pour constater la « dégradation de la situation sécuritaire », ses détracteurs l’accusent de chercher à se repositionner. Lors d’un entretien à Johannesburg en mars, avec l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, il avait rejeté ces accusations, dénonçant « la faiblesse des institutions » actuelles.
Pour Patrick Muyaya, ce déplacement, s’il se confirme, aura une portée symbolique mais aussi politique. « Joseph Kabila a combattu le M23. Symboliquement, cela a du sens. Les actes posés ont des conséquences », a-t-il souligné, en référence aux accusations de collusion entre Kabila et les rebelles, récemment évoquées par le président Tshisekedi.
Au-delà des spéculations, le porte-parole du gouvernement a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective face à la crise persistante dans l’Est. « Cette guerre ne concerne pas seulement le président Félix Tshisekedi, mais tous les Congolais. Nos compatriotes du Kivu méritent de vivre dans la paix », a-t-il conclu, appelant à l’unité nationale.
CKK