Les habitants du groupement Bakwanza, dans la chefferie des Babila Bakwanza (territoire de Mambasa en Ituri), vivent sous le joug d’une pression croissante exercée par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, ces combattants armés ont instauré un système de taxation illégale dans les villages sous leur contrôle. Chaque habitant est contraint de verser 10 dollars américains comme « frais d’identification », suivis de 30 dollars mensuels pour pouvoir rester sur place. Ceux qui ne s’exécutent pas risquent des représailles.
Mais la menace ne s’arrête pas là. Les ADF cherchent également à imposer leur vision idéologique en obligeant les populations locales à embrasser la religion musulmane, allant jusqu’à exiger l’apprentissage du Coran. Toute résistance est perçue comme un acte de défiance, pouvant entraîner des violences.
Face à cette situation alarmante, la société civile tire la sonnette d’alarme. Le dimanche 13 avril 2025, une rencontre a eu lieu entre les membres des Forces Vives de la société civile locale et les députés provinciaux Kambalume et Élysée Lukando, dans le but d’évaluer la gravité de la crise et d’en appeler à une action urgente de l’État.
Jospin Paluku Mbowa, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) à Mambasa, exprime sa vive inquiétude :
« Les ADF imposent aux habitants de Bakwanza de payer 10 dollars comme frais d’identification et 30 dollars chaque mois. Ils forcent aussi les gens à apprendre le Coran. Il faut que le gouvernement intervienne sans tarder ».
Les ADF, auteurs de nombreuses exactions dans la région, semblent désormais coupler leur stratégie de terreur à une volonté de contrôle socio-religieux. Pour les habitants de Bakwanza, le quotidien est devenu un cauchemar, et la peur d’une escalade reste omniprésente.
PM