À Lubumbashi, dans la province du haut- Katanga, la colère gronde après un accident de circulation survenu dans la matinée de ce mercredi 16 avril aux abords du Camp Vangu, aux environs de 8h30. Un véhicule en provenance du centre-ville a fait un tonneau mortel, causant la mort de plus de dix personnes, selon les témoins. L’hypothèse d’une course-poursuite engagée par des agents de la police de circulation, communément appelés « Bureau 2 », est au cœur des accusations.
Sur place, les témoins dénoncent avec virulence les méthodes brutales et souvent intéressées de ces agents. « C’est triste ce que nous avons vu ce matin. Le chauffeur roulait vite parce que les agents du Bureau 2 le poursuivaient comme s’il avait volé », s’indigne Jean-Pierre Kambale, témoin direct du drame. D’après lui, la panique provoquée par cette traque policière serait à l’origine de la perte de contrôle du véhicule.
Même son de cloche chez Antho Ntumba, vendeuse de beignets installée près de la voie ferrée : « Ces agents de la circulation sont devenus un danger. Chaque jour, ils courent derrière les chauffeurs pour de l’argent. Voilà maintenant, des innocents sont morts. » Des propos qui traduisent l’exaspération d’une population régulièrement confrontée à des abus sur la voie publique.
Alertées, les autorités locales ont rapidement dépêché une équipe sur les lieux pour constater les faits et évacuer les corps vers la morgue de l’hôpital général Sendwe. En milieu de journée, elles ont exprimé leur consternation et promis une réforme en profondeur de la police routière, un secteur de plus en plus décrié à Lubumbashi.
Cedrick Katayi à Lubumbashi