RDC | Une justice toujours en panne sous Mutamba, entre polémiques et décisions spectaculaires controversées

Près d’un an après sa nomination à la tête du ministère de la Justice, Constant Mutamba peine à concrétiser les réformes tant attendues pour redresser un système judiciaire en crise. Alors qu’il s’était engagé à administrer une « thérapie de choc », le ministre accumule plutôt les polémiques et semble davantage multiplier les effets d’annonce que poser des actes concrets.

Des promesses de réformes restées lettres mortes

Dès sa prise de fonction, Constant Mutamba avait fait de grandes promesses : lutte contre la corruption, réformes audacieuses, poursuites judiciaires contre les auteurs de détournements de fonds et de crimes économiques. Mais sur le terrain, les faits contredisent les discours.

Le secteur judiciaire demeure gangrené par l’impunité, et les dossiers de détournements de fonds publics continuent de s’empiler sans aboutir à des condamnations majeures. Pendant ce temps, la corruption et l’influence politique continuent d’entraver le bon fonctionnement des institutions judiciaires.

Une communication controversée sur le M23

Dernière illustration de ce que certains qualifient de « gesticulations médiatiques » : l’annonce d’une récompense de 5 millions de dollars pour la capture de Corneille Nanga, Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga, les principaux leaders du M23. Une déclaration qui interroge, alors que la rébellion contrôle depuis 2022 plusieurs localités stratégiques dans le Nord-Kivu et, récemment, dans le Sud-Kivu. « Dans un contexte où la localisation des dirigeants du M23 est connue, cette initiative ressemble davantage à une mise en scène qu’à une réelle stratégie d’action. On ne combat pas une rébellion par des communiqués. Ce n’est pas une prime qui va changer la donne sur le terrain », estime un analyste politique indépendant ayant requis l’anonymat.

Un bilan en demi-teinte

Si certains observateurs étaient sceptiques dès sa nomination, d’autres avaient espéré voir en Constant Mutamba un acteur du changement. Mais au fil des mois, l’écart entre ses engagements et la réalité s’est creusé. Entre une justice toujours malade et une communication perçue comme du populisme, le ministre de la Justice peine à convaincre. Son bilan, pour l’instant, reste marqué par des promesses non tenues et une incapacité à amorcer les réformes structurelles attendues.

Toutefois, une initiative a suscité un certain écho positif : l’opération de bancarisation des frais de justice, mise en place pour garantir une meilleure traçabilité des transactions financières liées aux procédures judiciaires. Une réforme saluée par l’opinion, bien que son impact réel reste encore à évaluer.

Dans un pays où l’appareil judiciaire est perçu comme un outil au service des plus puissants, le besoin d’une refonte profonde se fait plus que jamais sentir. Mais l’heure tourne, et les Congolais attendent des actes plutôt que des discours.

Rédaction

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