Relance de la patrouille financière | L’IGF scrute la gestion des entreprises publiques

Dans un contexte marqué par des défis économiques et des soupçons persistants de mauvaise gestion financière, l’Inspection générale des finances (IGF) a relancé la patrouille financière, un mécanisme de contrôle a priori visant à surveiller de près les dépenses des entreprises publiques. Cette initiative, annoncée par la présidence, a pour objectif de prévenir les détournements de fonds et de garantir une gestion rigoureuse des ressources de l’État.

Lors d’une séance de travail tenue ce vendredi 7 mars à l’IGF, en présence des directeurs généraux, des responsables financiers et des auditeurs internes des entreprises publiques, l’inspecteur général des finances et chef de service, Jules Alingete, a détaillé les huit types de dépenses désormais placés sous surveillance. Il s’agit notamment de :

• La chaîne de la dépense publique

• Les opérations de mobilisation des recettes

• Les avantages des mandataires

• Les acquisitions immobilières

• Les marchés publics

• Les paiements aux fournisseurs

• Les frais médicaux

• Les missions à l’étranger

Un contrôle renforcé sans entraver le fonctionnement des entreprises

Pour le patron de l’IGF, cette mesure poursuit un double objectif : assurer une utilisation optimale des fonds publics tout en veillant à ce que le contrôle ne freine pas le fonctionnement des entreprises.

« Nous avons défini les modalités pratiques de déroulement de la mission de l’Inspection générale des finances pendant cette période d’encadrement. Nous avons échangé avec les inspecteurs, les responsables financiers, les directeurs administratifs et les directeurs généraux des entreprises concernées afin de déterminer comment travailler ensemble de manière efficace », a déclaré Jules Alingete.

Et d’ajouter :

« Notre objectif est de garantir que le travail de l’Inspection générale des finances ne constitue pas un obstacle au fonctionnement des entreprises et établissements publics. Nous avons mis en place un mécanisme permettant de traiter les dossiers en seulement 48 heures après réception, afin que l’IGF ne soit pas perçue comme un frein au développement des entreprises publiques. »

Une mesure de lutte contre la corruption saluée par l’ANEP

L’Association nationale des entreprises publiques du Congo (ANEP) salue cette initiative, qu’elle considère comme essentielle pour protéger le patrimoine de l’État et renforcer la croissance du portefeuille public. Son secrétaire exécutif, Patrick Ngulu, a toutefois insisté sur la nécessité d’un encadrement plus poussé de la qualité des dépenses, estimant que certaines entreprises publiques souffrent encore d’une gestion peu rigoureuse des fonds mis à leur disposition.

« Cette relance de la patrouille financière est une opportunité pour garantir non seulement la légalité des dépenses, mais aussi leur pertinence et leur impact sur la performance des entreprises publiques », a-t-il déclaré.

Dès ce lundi 10 mars, 40 entreprises publiques seront soumises à ce contrôle renforcé. Cette mesure s’inscrit dans la volonté du gouvernement de lutter contre la corruption, alors que plusieurs rapports récents ont mis en lumière des cas de mauvaise gestion et de détournements affectant les finances publiques.

Cette reprise de la patrouille financière marque une étape clé dans l’effort de rationalisation des finances publiques en RDC, avec un accent mis sur la transparence et la responsabilité des gestionnaires.

C.K.K

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