Selon le site EUObserver, des diplomates de l’Union européenne se réuniront ce lundi 3 mars 2025 pour discuter d’éventuelles sanctions à l’encontre de neuf personnalités rwandaises, après le refus catégorique de Kigali face aux appels internationaux exigeant le retrait de ses troupes du sol congolais. Ces forces sont accusées de soutenir le groupe rebelle M23, responsable de violations graves de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de l’occupation des provinces des nord et sud-Kivu.
Les sanctions envisagées cibleraient des individus et une organisation rwandaises, en réponse à l’aggravation du conflit. Le 24 février, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a annoncé la suspension de la coopération en matière de défense avec le Rwanda et son président, Paul Kagame. Les forces rwandaises sont accusées de collaborer avec le M23, qui contrôle désormais de vastes zones dans l’Est de la RDC, notamment Goma et Bukavu.
Bien que l’UE n’envisage pas de sanctions économiques drastiques, telles que l’arrêt des aides financières ou des fonds de maintien de la paix, son accord commercial sur les minerais avec le Rwanda est désormais sous surveillance accrue. La France et la Belgique militent pour la suspension de cet accord, mettant en lumière les préoccupations croissantes des pays européens face à la situation en RDC.
Par ailleurs, des fonds européens destinés au maintien de la paix, incluant une mission de 20 millions d’euros au Mozambique pour lutter contre des groupes islamistes, sont sous enquête. Certains pays européens craignent que ces ressources soient détournées pour soutenir les actions militaires rwandaises en RDC.
De son côté, le Royaume-Uni a déjà pris des mesures en suspendant une aide bilatérale de 32 millions de livres sterling (environ 40 millions de dollars) et en mettant fin aux aides futures consacrées à la formation militaire, une décision qui fait écho à celle de Bruxelles.
Les tensions croissantes dans l’Est de la RDC, exacerbées par l’occupation militaire rwandaise et l’armement des milices locales, continuent de susciter des préoccupations à l’échelle internationale. La question demeure de savoir si ces sanctions économiques suffiront à contraindre le Rwanda à respecter la souveraineté de la RDC.
Cedrick Katay Kalombo