RDC : La suppression de la taxe Go Pass reportée à 2027 ou maintenue pour 2025 ? Qui dit la vérité entre Suminwa et Alingete ?

La taxe Go Pass, perçue sur les passagers des vols internationaux et nationaux en République démocratique du Congo (RDC), continue de susciter des interrogations. Alors que l’Inspecteur général des finances (IGF), Jules Alingete Key, annonçait sa suppression d’ici 2025, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a récemment évoqué un report jusqu’en 2027. Cette divergence sème le doute sur l’avenir de cette taxe controversée.

« Jusqu’en 2025, vous ne verrez pas les frais de Go Pass payés par les voyageurs… Cet argent est déjà utilisé avant même qu’il ne soit perçu », déclarait Alingete le 11 octobre 2022, expliquant que la RDC rembourse une dette contractée avec une structure jusqu’à cette date.

Trois ans après cette déclaration, la Première ministre apporte une version contradictoire. Lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise à Genève, le 23 février 2025, elle a affirmé que la RDC continuerait à payer la dette liée au Go Pass jusqu’en 2027. Une annonce qui contredit les propos de l’IGF.

« Beaucoup de gens ne le savent pas, mais aujourd’hui, tout ce qui est payé, sert à régler une dette qui à été gagée jusqu’en 2027 par le régime précédent. Et comme les obligations courent, que ce soit avec l’ancien régime et que le régime actuel doit reprendre, on n’a pas le choix, on doit payer ces dettes-là », a déclaré Judith Suminwa devant ses compatriotes de Suisse, qui l’interpellaient sur la suppression de cette taxe.

Une contradiction qui soulève des interrogations

L’État congolais aurait-il sous-estimé l’ampleur de son engagement financier ? Une nouvelle dette aurait-elle été contractée, prolongeant ainsi la nécessité du Go Pass ? Jusqu’ici, aucune explication officielle n’a été fournie pour justifier ce report.

Une taxe controversée

Instaurée en 2009 pour financer des infrastructures aéroportuaires, la taxe Go Pass a généré des sommes considérables. Entre 2015 et 2019, près de 124 millions de dollars ont été collectés, mais une partie des fonds reste non justifiée. En 2022, l’IGF avait dénoncé une gestion opaque, affirmant que 43 millions de dollars avaient été affectés à la construction d’une aérogare à Kalemie, un projet dont le coût n’était pas proportionnel aux travaux réalisés.

L’IGF avait ainsi pointé du doigt l’absence de transparence dans l’utilisation de ces fonds et plaidé pour une meilleure gestion des recettes issues du Go Pass. Cette déclaration avait renforcé l’attente du public quant à une suppression rapide de cette taxe.

Face à ces déclarations contradictoires, la Primature est désormais appelée à clarifier la situation pour lever toute ambiguïté. La question demeure : la taxe Go Pass disparaîtra-t-elle en 2025, comme l’avait annoncé l’IGF, ou faudra-t-il attendre 2027, comme l’a laissé entendre la Première ministre ?

Une chose est sûre, ce dossier continuera d’alimenter le débat dans les jours à venir, alors que la population réclame plus de transparence et une meilleure gestion des taxes perçues.

Rappelons que la taxe Go Pass est gérée par la Régie des voies aériennes (RVA). Elle s’élève à 50 dollars américains pour les passagers des vols internationaux et à 10 dollars pour les vols nationaux, en dépit de la promesse du président Félix Tshisekedi d’exempter les nationaux pour les vols intérieurs.

Par Cedrick Katay Kalombo et Christian-Moses Masunga

More From Author

You May Also Like