Lubumbashi, désormais une référence en matière d’insalubrité en RDC ? Reportage

Autrefois, Lubumbashi était un exemple en matière de propreté. Aujourd’hui, le décor a radicalement changé : l’insalubrité est généralisée, et la ville cuprifère devient méconnaissable. Les bacs à ordures installés le long de grandes artères débordent de déchets qui ne sont plus évacués. Envahis par des mouches et d’autres insectes, ces amas de détritus dégagent des odeurs nauséeuses, soulevant des questions sur l’efficacité du service d’assainissement de la deuxième ville du pays.

Le rond-point situé entre l’avenue des Usines et le marché M’zee, autrefois fréquentable, est aujourd’hui un spectacle désolant. Cet endroit, très fréquenté en raison de nombreux arrêts de bus, ressemble désormais à un coin reculé de la province, alors qu’il se trouve en plein centre-ville. Juste à côté, des marchés pirates se sont installés.

Des denrées alimentaires sont étalées à même le sol, parfois à quelques centimètres seulement de montagnes d’immondices et de flaques d’eaux usées. Certains Lushois achètent sans se soucier des maladies qu’ils pourraient contracter. D’autres se rassurent en répétant : « l’homme noir ne meurt pas de microbes… »

Un problème de mentalité

Au centre-ville, notamment à l’arrêt de bus Kassapa, au croisement des avenues du 30 Juin et du Coin Tabora, des montagnes de déchets se sont formées. Nous avons vu un chauffeur de taxi-bus jeter sa bouteille vide sur la chaussée. Lorsque nous avons tenté de l’approcher pour en savoir davantage sur les motivations de ce comportement déviant, il lâcha: « C’est toi qui veux changer ce pays aujourd’hui ? Ne vois-tu pas d’autres déchets à côté ? ». Malgré la présence de poubelles à plusieurs endroits, certains considèrent toujours normal de jeter leurs détritus par terre.

Autre problème : bien que des toilettes publiques existent, certains habitants de Lubumbashi préfèrent uriner en plein air, sur l’espace public. Certains utilisent même des bouteilles en plastique qu’ils abandonnent n’importe où, sans aucune précaution. Ces endroits sont ainsi envahis par des odeurs d’urine insupportables, obligeant les passants à retenir leur souffle pour éviter de les inhaler. Ces comportements illustrent un problème profond de mentalité dans notre ville.

La pluie complique l’équation

Avec la saison des pluies, la situation s’est encore aggravée. De nombreux caniveaux sont bouchés par des déchets et des emballages plastiques. À chaque averse, l’eau stagne, provoquant des débordements et la formation de flaques d’eau sur plusieurs artères.

Malheureusement, force est de constater que Lubumbashi devient de plus en plus sale. Il est donc évident que la seule volonté des autorités ne suffit pas. Un véritable changement de mentalité de l’ensemble de la population est nécessaire. Lubumbashi doit retrouver sa beauté d’antan.

Cedrick Katay Kalombo, depuis Lubumbashi

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