La Première Ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa, a rencontré ce jeudi 27 février 2024 Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de maintien de la paix, pour discuter de la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Adoptée le 21 janvier 2025, cette résolution condamne fermement l’offensive du groupe rebelle M23 et ses avancées dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le texte met également en cause le soutien de la Force de défense rwandaise à ces incursions, dénonçant une violation flagrante de la souveraineté de la RDC.
Dans un contexte marqué par des tensions croissantes dans l’est du pays, la cheffe du gouvernement congolais a réaffirmé son engagement à œuvrer pour une application stricte de cette résolution, afin de rétablir une paix durable dans les zones affectées par les violences.
Un appel à l’application effective de la résolution 2773
La résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité exige le retrait immédiat du M23 des villes de Goma, Bukavu et des autres localités sous son contrôle. Elle martèle également sur le démantèlement complet des administrations parallèles mises en place illégalement par le groupe rebelle dans les territoires congolais occupés.
Jean-Pierre Lacroix a souligné la nécessité d’une mise en œuvre rapide et concrète des mesures contenues dans la résolution.
“Nous avons fait le point sur la situation et sur les efforts nécessaires pour obtenir des progrès rapides. Ces progrès devront être fondés sur la résolution 2773 du Conseil de sécurité, adoptée le 21 janvier. Elle contient des messages très importants concernant l’intégrité territoriale de la RDC, l’offensive du M23, la nécessité de la cessation des hostilités et l’application des engagements pris dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Cette résolution aborde également des points cruciaux concernant le rôle de la MONUSCO”, a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies.
Jean-Pierre Lacroix a insisté sur l’urgence de mesures concrètes pour freiner la déstabilisation de l’est du pays, appelant tous les acteurs impliqués à respecter la résolution.
“Le message central est que toutes les dispositions doivent être prises pour opérationnaliser cette résolution. La MONUSCO doit jouer un rôle clé dans la cessation des hostilités, en assurant le suivi du cessez-le-feu et en garantissant la sécurité des populations civiles”, a-t-il précisé.
Des sanctions contre les responsables ?
Lors de cet échange, Jean-Pierre Lacroix a évoqué la possibilité de sanctions internationales contre les acteurs impliqués dans l’aggravation du conflit à l’est de la RDC. Il a rappelé que l’application de telles mesures dépend des décisions prises dans le cadre des instances multilatérales et bilatérales.
“Les sanctions relèvent des États membres, dans un cadre multilatéral ou bilatéral. Ce qui est fondamental, c’est que nous disposons désormais d’une plateforme solide, à savoir la résolution du Conseil de sécurité. Il faut maintenant avancer vers sa mise en œuvre effective”, a-t-il conclu.
La perspective de sanctions pourrait accentuer la pression sur les soutiens du M23 et les responsables des violations des droits humains dans la région.
Des mesures humanitaires urgentes
Au-delà des considérations militaires et diplomatiques, la résolution 2773 prévoit aussi des mesures humanitaires d’urgence pour répondre à la crise qui frappe les populations de l’est de la RDC. Elle demande notamment l’ouverture immédiate de couloirs humanitaires temporaires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, afin de faciliter l’acheminement des biens essentiels et d’assurer la protection des civils.

La délégation de Jean-Pierre Lacroix était composée de Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, de Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, entre autres.
Du côté de la RDC, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani, le Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, Guy Muadiamvita, ainsi que la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, ont assisté la Première Ministre lors de cette réunion.
Christian-Moses Masunga