La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa, a porté devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, la voix des victimes congolaises. Face aux exactions commises par l’armée rwandaise (RDF) et le groupe terroriste M23, elle a exigé des sanctions fermes et immédiates contre le Rwanda, accusé d’agressions répétées et de violations massives des droits humains.
Dès son discours, la cheffe du gouvernement a souligné l’engagement du gouvernement congolais à faciliter le travail de la Commission d’enquête indépendante qui sera mise en place pour documenter les violations des droits humains et du droit international humanitaire dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Elle a salué la résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme le 7 février dernier, qui exigeait du Rwanda et du M23 l’arrêt immédiat des violations et la tenue d’une enquête approfondie.

–Le Rwanda officiellement condamné par l’ONU-
Sumwina s’est également réjouie de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui, pour la première fois, condamne unanimement le Rwanda et lui ordonne de retirer sans condition ses troupes du sol congolais. « Il ne suffit plus de dénoncer, il faut agir. Nous demandons des sanctions économiques et politiques dissuasives contre Kigali pour restaurer la paix et protéger des millions de Congolais vivant sous occupation », a-t-elle martelé.
–Appel à l’aide humanitaire-
Évoquant une situation catastrophique sur le terrain, la Première ministre a alerté la communauté internationale sur le nombre croissant de victimes, dont des femmes violées, des enfants enrôlés de force et des populations déplacées. Elle a exhorté les partenaires internationaux à renforcer le soutien humanitaire, rappelant que des milliers de blessés et de réfugiés ont besoin d’une assistance urgente.
Dès l’ouverture de la session, le président du Conseil des droits de l’homme, Jürg Lauber, a interpellé les États membres sur l’inefficacité des mesures prises jusqu’ici.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui dénoncé un « tourbillon de violations des droits de l’homme » perpétrées par le M23 et les forces rwandaises. « Il est temps de faire taire les armes. La souveraineté de la RDC doit être respectée. Le peuple congolais mérite de vivre en paix », a-t-il déclaré, mettant en garde contre une possible régionalisation du conflit.
Les travaux de cette 58e session du Conseil des droits de l’homme se poursuivent, avec la crise en RDC au cœur des discussions. Kinshasa espère désormais que ces appels à l’action déboucheront sur des décisions concrètes pour un retour durable à la paix.
PM