La farine produite dans le Haut-Katanga est désormais accessible à un prix imposé par le gouvernement provincial. Alors que les acteurs économiques privés vendaient le sac de 25 kg à 60.000 FC, l’exécutif provincial, sous la conduite du gouverneur Jacques Kyabula Katwe, a fixé son tarif à 45.000 FC. Une mesure qui bouleverse le marché et suscite des interrogations sur la pérennité de cette politique.
Un prix contrôlé pour protéger le pouvoir d’achat
Face à la flambée des prix de la farine de maïs, produit de première nécessité en province, le gouvernement provincial a pris le devant en proposant un prix inférieur à celui du secteur privé.
«Nous avons mis en place des mécanismes pour garantir un approvisionnement régulier et éviter toute spéculation», a déclaré la ministre provinciale de l’Économie, Lorraine Lusamba Kazadi, lors d’une visite dans plusieurs supermarchés de Lubumbashi, notamment Ma Maison, Yuwa Yako et Jambo Mart,Kin Marché.
Ce prix de 45.000 FC est perçu comme un soulagement pour les consommateurs, qui peinaient à s’approvisionner à 60.000 FC.
«C’est une bouffée d’oxygène pour nous, surtout en cette période où le coût de la vie ne cesse d’augmenter», a témoigné un client rencontré dans un supermarché.
Les privés pris de court
La décision du gouvernement provincial met les acteurs privés en difficulté. Ayant fixé leur prix à 60.000 FC en raison des coûts de production et de logistique, ils se retrouvent désormais face à une concurrence directe de l’exécutif provincial, qui dispose d’une farine issue de son programme agricole.
Ces producteurs privés dénoncent une distorsion du marché qui pourrait, selon eux, les contraindre à revoir leur modèle économique ou à réduire leur production.
«Nous ne pouvons pas vendre à perte. Si le gouvernement vend à 45.000 FC, c’est qu’il bénéficie de subventions ou d’un appui logistique que nous n’avons pas», a confié un distributeur sous couvert d’anonymat.
Rappelons que ce produit de première nécessité consommé dans la zone sud-est de la République démocratique du Congo se négocie jusqu’à 100. 000 FC. Ce qui pousse le gouvernement provincial à multiplier des contacts pour résorber cette crise.
Cedrick Katay Kalombo