Lors de l’ouverture des travaux du 38ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba le 14 février 2025, le discours de la Première Ministre de la RDC Judith Suminwa Tuluka à la réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, a marqué un tournant majeur dans la diplomatie régionale. En dénonçant avec force l’agression rwandaise, elle a clairement exposé les violations du territoire congolais et les conséquences dramatiques de cette situation pour la RDC. Son intervention a été un appel puissant à l’unité africaine, exigeant des actions concrètes pour défendre la souveraineté et la sécurité du pays.
« Car l’heure est grave. Ce Conseil ne se réunit pas pour un simple différend diplomatique. Nous sommes ici parce qu’un État membre de notre Union, le Rwanda, a violé les principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine », a déclaré Judith Suminwa.
Le discours de la représentante de Félix Tshisekedi à ces assises, a eu un impact immédiat, provoquant une réaction visible de la part du Président rwandais, Paul Kagame, qui, manifestement accablé par les allégations de Suminwa, a quitté la séance. Cela souligne la gravité des accusations portées contre le Rwanda et la détermination de la RDC à ne pas laisser sa souveraineté être bafouée.
« L’occupation illégale des territoires congolais par les troupes rwandaises, sous couvert du groupe terroriste M23, constitue un acte de guerre et une menace pour la stabilité de toute la région », a-t-elle ajouté, soulignant les souffrances endurées par la population. Les mots de Judith Suminwa ont mis en lumière une humanité en détresse, victime d’une guerre qui semble interminable et injuste.

Autre accusation de la Cheffe du Gouvernement de la RDC contre le Rwanda, c’est celle d’engendrer une nouvelle rébellion, l’AFC, visant à renverser le Gouvernement congolais. « Ce n’est pas seulement la souveraineté de la RDC qui est en jeu. C’est le fondement même de notre Union et son engagement à protéger les États africains contre toute tentative de prise de pouvoir par les armes », a-t-elle affirmé, évoquant les dangers d’un précédent pour l’ensemble du continent.
Face à l’inaction des États membres de l’UA, la Cheffe du Gouvernement a appelé le Conseil à agir. « Le Conseil doit agir avec fermeté », a-t-elle martelé, soulignant que laisser cette agression sans réponse créerait un précédent dangereux pour l’Afrique. Elle a conclu son discours par une exhortation poignante à l’unité face aux atrocités, évoquant les enfants arrachés à leurs familles et les violences perpétrées. « Quand a-t-on toléré que des femmes soient violées, des enfants arrachés à leur famille ? ».
L’appel de Judith Suminwa à l’unité a résonné comme un cri du cœur pour toute l’Afrique, soulignant la nécessité de se rassembler autour des principes de paix, de sécurité et de respect des frontières nationales.
Notons que Félix Tshisekedi qui a écourté son séjour en Allemagne en regagnant Kinshasa suite à la prise de Bukavu par l’armée Rwandaise et le M23, ne se rendra plus à Addis-Abeba pour participer au sommet des Chefs d’État de ce samedi comme initialement prévu. Il sera représenté par sa première ministre, Judith Suminwa Tuluka.
Christian-Moses Masunga